La nouvelle édition des Atlas régionaux de la démographie médicale réalisée par le Conseil national de l'Ordre des médecins permet de déceler les bassins de vie «en danger»

Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) vient de publier et de mettre en ligne sur son site Internet sa nouvelle édition des Atlas régionaux de la démographie médicale. Ces documents, réalisés à partir des chiffres issus des tableaux des ordres départementaux au 1er juin 2011, «présentent pour la première fois une analyse fine des données démographiques à l’échelle des bassins de vie» et permettent d’évaluer «la réalité du terrain de la démographie médicale», sujet qui constitue un défi pour un nombre croissant de communes et communautés, comme l’avait montré la rencontre organisée par l’Association des maires de France en mars 2011 sur le thème «Désertification médicale: une fatalité?».
Pour le CNOM et son président, Michel Legmann, «les résultats des Atlas régionaux permettent de mettre en relief les grandes tendances médicales régionales telles que l’attractivité des régions, l’analyse des effectifs par spécialités médicales et ses conséquences sur la situation des soins de premiers recours».
La méthodologie mise en Å“uvre en 2011 pour la réalisation des Atlas et plus particulièrement l’approche à l’échelle des bassins de vie (1) permet de mieux apprécier et mesurer la situation et l’évolution de la démographie médicale française et d’avoir une description détaillée de chaque bassin de vie «en danger» qui permettra aux élus locaux en collaboration avec les élus de l’Ordre des médecins de mettre en place des actions pour favoriser l’implantation médicale dans ces territoires ruraux et urbains en voie de désertification médicale.
Les Atlas révèlent qu’au sein d’une même région, des disparités importantes en matière d’attractivité et d’accès aux soins existent entre départements. La densité moyenne sur l’ensemble du territoire est de de 4,4 médecins généralistes pour 5.000 habitants. Avec une densité quasi-équivalente (4,6), la région Limousin ne dénombre que 28% de bassins de vie en danger alors que la région Rhône-Alpes en recense 50%.
En outre, ils confirment que «la moyenne d’âge des médecins généralistes libéraux est élevée dans les bassins de vie à faible densité». Cette analyse concerne également les spécialités en accès direct. Par exemple, de nombreux bassins de vie recensent 100% d’ophtalmologistes âgés de 60 ans et plus, sans aucun renouvellement de génération. De même, la Haute-Normandie, région dont la population est la plus jeune de France (moyenne d’âge de 40 ans), est totalement dépourvue de pédiatres libéraux.

(1) Selon l’INSEE, le bassin de vie est le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements et à l'emploi. Il s’agit d’un espace géographique des pratiques spatiales de la vie quotidienne où les populations vivent et se déplacent (hypermarchés, magasins, gendarmerie, bureau de poste, écoles, équipements sportifs…). Les Atlas régionaux analysent la situation démographique médicale de 2.215 bassins de vie.

- Pour accéder à tous les Atlas régionaux, utiliser le premier lien ci-dessous.
- Pour accéder à la présentation des Atlas régionaux (PDF, 2,3 Mo), utiliser le second lien ci-dessous.

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